Que penser de la rédaction de Philomag ?

La rédaction de Philosophie Magazine

Le premier motif de cet article est l’offrir aux moteurs de recherche, et non de critiquer ou féliciter la rédaction de cette excellente revue qu’est Philosophie Magazine. En effet mon blog rebondit souvent sur ses articles pour appliquer la Méthode Philosophique Universelle et montrer les failles du texte. Je cite facilement le nom du rédacteur, en féroce adversaire de l’anonymat. Mais j’ai eu le cas récemment d’une jeune rédactrice émue par cette citation. Il s’avère qu’une recherche dans Google sur son nom fait apparaître en première page un de mes articles qui autopsie le sien. Pas bon pour la réputation.

J’avais déjà parlé de la rédaction de Philomag dans un article proposant une nouvelle classification de la philosophie. Les membres de la rédaction m’y servaient de cobayes, à leur corps défendant, pour tester cette classification. Je ne cite pas de noms, séparant seulement les jeunes des anciens. Dans cet article dédié au référencement je vais lister à présent ces noms, ceux que j’apprécie particulièrement, soit la quasi-intégralité de la rédaction.

Ils ont en commun une vaste culture, une excellente plume, un talent d’enquêteur et un bon équilibre intérieur. Les anciens : Martin Legros, Michel Eltchaninoff, Sven Ortoli, Alexandre Lacroix. Les jeunes : Octave Larmagnac-Matheron, Ariane Nicolas, Clara Degiovanni, Cédric Enjalbert, Camille Latil. Que les nouveaux n’hésitent pas à m’envoyer un mail pour étoffer cette liste.

Je vois la rédaction de Philomag comme une classe avancée de réflexion sur la vie et la société. Une classe où coexistent jeunes élèves et vieux professeurs sans que leurs statuts soient tranchés. Les vieux apprennent autant de l’inventivité des jeunes que les jeunes de la mise en cohérence par les vieux. Beaucoup d’intervenants viennent animer la classe. Les esprits contemporains les plus stimulants sont convoqués.

Science et philosophie

S’il reste un progrès à faire, c’est en matière de nexialisme. La philosophie a beaucoup perdu en transdisciplinarité depuis l’époque où tout philosophe était aussi chercheur en sciences de la Nature. L’enseignement s’est enfermé dans les cloisons académiques. La philosophie a continué d’investir les autres sciences humaines mais s’est détachée des sciences physiques.

Bien sûr les contributeurs de Philomag incluent de nombreux scientifiques. Mais les rédacteurs n’ont pas les moyens d’intégrer la rigueur amorale de la science à leurs concepts humanistes. Ce sont généralement les scientifiques qui font l’effort d’assaisonner leurs découvertes d’un sirop appétissant pour les adoucir. Citons le plus connu d’entre eux, Étienne Klein. Mais bien d’autres réalisent une excellente intégration des sciences physiques et humaines. Le suivant auquel je pense est Carlo Rovelli, un physicien plus en pointe encore que Klein.

Le simple enquêteur pluri-disciplinaire exalte les contradictions entre matériel et spirituel. Tandis qu’un véritable nexialiste tend à refermer ce fossé béant dans les connaissances, parce qu’elles traitent d’une réalité moniste. C’est dans cette deuxième approche que la spiritualité gagne vraiment en complexité, et non en s’évadant dans des dimensions dualistes et invisibles.

Devenir nexialiste ne se réduit pas à accumuler des connaissances, interviewer des scientifiques et les reformuler à l’aune des penseurs classiques, qui ne disposaient pas d’un tel savoir. En l’absence de moyens pour expérimenter, les classiques tombaient juste par hasard le plus souvent, et se trompaient aussi fréquemment. Une philosophie vraiment contemporaine se doit de refondre complètement sa vision globale à partir de la nouvelle ontologie du monde trouvée par les scientifiques.

Le conflit

C’est le travail entrepris dans les livres et les articles publiés sur ce blog. Construire une vision commune du monde qui en préserve la diversité. Un oxymore ? Pas si le principe fondamental que nous mettons au coeur de la réalité est le conflit…

Le conflit n’est pas pour moi un moment pénible à éviter à tout prix mais au contraire l’éveil de la curiosité. Le conflit n’est affligeant que lorsqu’il n’en vaut pas la peine, qu’il n’apportera aucune nouveauté. Sélectionnez soigneusement les gens avec lesquels vous entrez en conflit. En esquivant les stériles vous appréciez les productifs. Si quelqu’un entre en conflit avec vous, il vous fait au fond honneur, puisqu’il reconnaît votre existence et votre importance. Ce qui ne vous oblige pas à le reconnaître en retour. Un conflit s’accepte. Il faut être au moins deux pour l’entamer. Tant de gens croient être en conflit avec l’autre quand ils ne le sont en réalité qu’avec eux-mêmes…

Critiquer fréquemment Philomag montre ainsi l’importance que j’attribue à ses rédacteurs. Mais il n’y a pas de conflit entamé. Pour l’instant je n’ai guère eu les honneurs d’un retour motivé 😉

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