Discerner des personnages fantastiques dans les arbres ou les nuages

La perception de l’occulte?

Au Moyen-Âge, cette faculté faisait suspecter son porteur de sorcellerie. Elle n’est pas si répandue. Vive pendant la jeunesse elle se perd souvent chez l’adulte. Parce qu’elle serait trop rarement utilisée ? Douteux. Elle ne fait pas intervenir la réflexion. Les indices se proposent d’eux-mêmes à notre conscience. Ils proviennent des premières couches neurales interprétant les signaux visuels. Deux trous voisinant une ébauche de nez et de bouche, ou un profil zigzagant comme un visage, et la suggestion émerge en conscience.

Pourquoi perdrait-on un don si basique dans la hiérarchie neurale ? Il est utilisé continuellement et sa complexité est faible. Fondations neurologiques solides, autant que celle de tenir en équilibre sur un vélo. Elles se maintiennent même lorsqu’elles ne sont pas utilisées pour un objectif sophistiqué.

Mais alors pourquoi certains semblent-ils plus doués pour repérer des monstres dans les souches et les troncs tordus, et pourquoi cette faculté s’amenuiserait-elle avec l’âge ?

Interprétations multiples des données visuelles

Des étages d’interprétation supplémentaires se surimposent au symbolisme des premières couches visuelles. Les visages sont définis comme animaux, humains ; chez ceux-ci des critères sexuels, raciaux et culturels sont ajoutés. Une identification élaborée se présente à la conscience. Le symbolisme de la base est enfoui sous une profondeur importante de complexité neurale, aussi inaccessible que des couches géologiques pour un habitant de la surface.

Ce n’est pas le talent de symboliser les visages qui est perdu, mais celui de mettre rapidement une identité sur une foule de visages qui est apparu.

L’enfant n’a pas encore croisé beaucoup d’inconnus et la plupart ont peu de signification pour lui. Il éprouve directement sa capacité à symboliser un visage et l’applique à n’importe quel objet dans son champ de vision. Un adulte en milieu social dense éprouve sa capacité à identifier les gens qu’il connaît. Les adultes qui conservent leur capacité symbolique sont généralement les plus introvertis ou solitaires. Ils ne fixent pas systématiquement les visages en mémoire, tant que les personnes n’ont pas acquis pour eux une importance particulière.

Plus de personnages dans le ciel quand il y en a moins autour de soi?

Nous peuplons le ciel et la forêt de personnages fantastiques quand nous ne sommes pas déjà au milieu d’une tribu de gnomes agités qu’il faut immédiatement appeler par leur nom pour éviter qu’ils se vexent 🙂

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