« Le cancer guérit les névroses »

Pourquoi des maladies graves ou des accidents ont-ils cette faculté, fréquemment, de redresser l’esprit, lui faire reprendre sa bonne marche ?

La dimension temporelle de la personne réapparaît. Au lieu d’être un présent perpétuel en train de se succéder, l’existence redevient pourvue d’un début, milieu et fin. L’esprit, paresseusement empâté de ses habitudes, distribuant des avis lénifiants sur ses ratés quotidiens, découvre brutalement que sur la durée le diagnostic a pris une vilaine tournure.

Peu importe la gravité de la maladie, les chances d’y survivre. Que la tempête soit passée (infarctus) ou à venir (cancer incurable), l’esprit réalise qu’il est l’acteur principal et qu’il a désormais un beau final à écrire. Du moins pour ceux qui s’intéressent encore aux spectateurs, le premier étant soi-même. Le scénariste n’entendra pas les commentaires après la dernière image, mais se plaît à deviner qu’ils diront « C’était un film magnifique ! ».

Même s’il raconte loupés et débâcles ? Mais oui. Une belle fin a d’autant plus de force que le début a été tragique.

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