Causalité contrefactuelle, quel intérêt?

Abstract: Une théorie de la causalité, concept-racine, doit s’efforcer de faire confluer ses directions ontologique et téléologique. Les contrefactuels utilisés par Paul Noordhof échouent malheureusement dans cette tentative. Ils forment une bonne description de la cognition, mettant ses biais en exergue. Aller plus loin oblige à se pencher sur la dimension complexe.

Partie 1: Représentation causale à deux directions

La causalité est l’un des concepts-racine de notre édifice conceptuel. Toute notre activité mentale se fonde sur elle. Inconsciemment: si telle mosaïque de points colorés apparaît dans mon champ visuel, je sais que ma compagne est devant moi. Et consciemment: à quelques variations discrètes de sa mine je devine si elle est contente ou mécontente, et peux remonter la chaîne de causalité qui a conduit à cette humeur.

Cependant la fiabilité de cette chaîne causale est variable. L’arrivée d’un photon sur ma rétine modifie une molécule de rhodopsine et déclenche une impulsion nerveuse : causalité scientifiquement solide. L’identification de ma compagne : plutôt solide aussi, mais je pourrais avoir affaire à une spécialiste du déguisement, ou souffrir d’une altération neurale qui me la ferait confondre avec une autre personne. Quant à deviner l’humeur et son origine, ma projection causale peut rater complètement sa cible.

Première direction: le jugement causal

« La » causalité est donc en fait « des » causalités, des relations de force différente. Elles sont la propriété de notre regard descendant, notre jugement sur les choses, ce qui nous permet de tisser la scène du monde et le prédire. Ces causalités ne sont jamais la causalité ontologique, la relation par essence entre les choses. Car il est impossible de se substituer à elles. Nous le faisons seulement à travers des représentations. Déjà il est difficile de comprendre nos propres actes, composés en partie à des niveaux inaccessibles. Nous n’en avons pas la conscience intégrale et nous y pallions, comme pour le reste, par des représentations de notre fonctionnement intime.

Seconde direction: la causalité pseudo-ontologique

L’essence d’un photon est inaccessible. Il est caractérisé par un modèle : grain de lumière doté d’une certaine énergie, dépourvu de durée. Le modèle permet de construire une causalité pseudo-ontologique. Gardons à l’esprit que nous n’avons pas eu accès à l’essence du photon. Mais il paraît assez satisfait de son modèle, suffisamment pour se comporter comme nous l’espérons. Les causalités pseudo-ontologiques conçues par la science sont les plus fiables, une fois les modèles confirmés. Jusqu’à la molécule de rhodopsine et le déclenchement de l’influx nerveux, nous sommes dans une chaîne causale “serrée”.

La chaîne se relâche au moment de l’interprétation des données par les réseaux neuraux. Beaucoup d’options sont possibles. Notre mental évite le chaos en privilégiant certaines options, qui se cherchent dans les données. Elles sont en fait des approximations du réel, car différents jeux de données déclenchent la même interprétation. La chaîne causale s’est relâchée. Les neurones gèrent l’incertitude à coups de fausses certitudes.

Retour au jugement conscient

Cette causalité-là n’est plus ontologique mais téléologique. Nous sommes revenus à la première direction, au jugement. Renversement qui vient du franchissement de niveaux de réalité : l’organisation d’un niveau est corrélée à celle du précédent mais non strictement causée par elle. Elles sont séparées par une approximation. La chaîne causale est rompue par l’existence d’une causalité indépendante, au niveau supérieur, qui se cherche dans le niveau inférieur. C’est cela l’effort téléologique : un fragment d’intention.

Bien sûr l’indépendance de la causalité supérieure/émergente est relative. Elle s’est formée sur les stabilités les plus courantes du niveau inférieur. C’est une préférence plutôt qu’une véritable indépendance, qui se maintient dans certaines limites. Nous nous définissons ainsi comme une collection de désirs. Néanmoins ils suffisent à nous désolidariser de la stricte causalité dans laquelle est enfermé le photon. Impossible de prédire notre comportement à partir des ensembles de photons qui frappent nos rétines, même s’ils sont notre principale source d’information sur le monde.

Causalité ontologique pour le réel et téléologique pour l’esprit

Notre esprit fabrique des causalités (pseudo)ontologiques pour les choses peu complexes, en particulier la matière inerte. Leur comportement est très stéréotypé et il est assez facile de se laisser guider. À force d’obstination la matière parvient même à nous imposer des causalités étranges, qui nous stupéfient au premier abord, comme la mécanique quantique. Elle est donc très impliquée dans nos constructions mentales ontologiques. J’appelle cette partie de l’esprit, attachée à la matière, le pôle Réel (le non-soi). Ses représentations forment le regard ascendant, ou comment le réel s’organise depuis la matière pour produire la complexité du monde et en particulier du vivant.

Nos désirs, et l’image de soi qu’ils forment, sont la partie que j’appelle le pôle Esprit (le soi). Les causalités fabriquées là reflètent nos intentions, le besoin de contrôler le monde pour satisfaire nos désirs. C’est le regard descendant, téléologique, intentionnel, qui fabrique des certitudes causales là où elles sont souvent fragiles. Leur valeur s’éloigne de celles des causalités ontologiques/ascendantes, qui nous rassemblent, tandis que les descendantes nous divisent. Néanmoins c’est par la causalité descendante que nous modifions la marche imperturbable du monde, que nous le changeons pour qu’il nous corresponde.

À présent que nous avons nettement séparé ces deux directions causales (ascendante-descendante), et montré leur indépendance, voyons ce qu’en disent les philosophes. La vision la plus consensuelle est actuellement la théorie contrefactuelle de la causalité. Paul Noordhof l’a défendue de manière exhaustive dans ‘A Variety of Causes’ en 2020. Je me réfère à cet ouvrage pour la commenter.

Partie 2: Qu’est-ce qu’un contrefactuel?

David Hume, père des discussions modernes sur la causalité, écrit en 1748 : « Nous pouvons définir une cause comme étant un objet, suivi par un autre, et où tous les objets similaires au premier sont suivis par des objets similaires au second. Ou en d’autres termes où, si le premier objet n’avait pas été, le second n’aurait jamais existé ». Noordhof fait remarquer dans les pas de David Lewis que les deux phrases contiennent en fait deux idées très différentes : la première traduit une régularité de la structure du monde, une simple séquence causale. La seconde implique une dépendance de l’effet à la cause. L’effet ne peut pas exister sans la cause. Il existe donc un avancement de la séquence et Hume lui injecte subrepticement une propriété temporelle. C’est même une direction du temps, une flèche temporelle, car l’effet suit la cause et ne peut la précéder.

La dépendance de l’effet à la cause est un conditionnel subjectif : “Si A n’avait pas été, alors B n’aurait pas été”. La partie en italique du conditionnel est son ‘antécédent’, la partie soulignée sa ‘conséquence’. L’antécédent peut être positif ou négatif, comme la conséquence. C’est-à-dire que le conditionnel au complet est : “Si A avait (ou n’avait pas) été, alors B aurait (ou n’aurait pas) été”. Ce conditionnel subjectif est appelé en philosophie ‘contrefactuel’, contraction de ‘conditionnel contraire-au-fait’. Ce n’est guère intuitif. Noordhof explique que l’antécédent est présumé ‘contraire au fait’ (dans le sens ‘non attendu’) et la conséquence est ce qui survient. Parfois la présomption est fausse —l’antécédent n’est pas contraire au fait. Le contrefactuel est alors plutôt ‘conditionnel subjectif avec antécédent vrai’. Mais pour Noordhof cela ne fait pas de différence.

Le côté contre-intuitif du terme ‘contrefactuel’ répond —ce que confirme Noordhof— au besoin de différencier une cause d’un simple fait accolé à un autre dans une séquence. Le contrefactuel n’est pas ‘contre’ dans le sens ‘à côté de’ mais ‘opposé’ au fait précédent. Les deux faits se regardent et s’accordent ou se contredisent. Le contrefactuel contient la causalité et le refus de causalité, c’est en ce sens qu’il faut comprendre le ‘contre’.

Le contrefactuel est une opinion causale

Ce décryptage est un peu fastidieux et je m’en désole, cher lecteur. Mais il est indispensable pour faire suite à la première partie de l’article. Vous comprenez à présent sans ambiguïté que la théorie contrefactuelle est une théorie descendante, essentiellement téléologique. Elle décide de la causalité à la place des objets. Le contrefactuel est un outil du pôle Esprit pour analyser le monde. Un outil épistémologique parmi d’autres, préféré par le philosophe. Le pôle Réel, lui, choisira plutôt les théories ascendantes, celles qui laissent aux objets la connaissance de la relation qu’ils ont ensemble. Ils définissent eux-mêmes leur causalité. Outil préféré par les scientifiques. Ainsi le contrefactuel ne peut pas être à lui seul une théorie complète de la causalité. C’est avec cette restriction qu’il faut lire l’ouvrage de Paul Noordhof.

Noordhof confirme lui-même ce choix. Il indique que le simple accolement d’un fait à un autre dans une séquence ne suffit pas à rendre pleinement le concept de causalité. La causalité, pour nous, c’est l’impératif “si ceci n’était pas arrivé, cela ne serait pas survenu”. Le contrefactuel traduit immédiatement ce côté impératif. Mais nous avons vu que c’est notre pôle Esprit intentionnel qui en a besoin. Le pôle Réel s’en fiche. La structure du réel est, sans besoin de notre présence ; et si elle se déroule, elle le fait sans états d’âme. Les ‘pour’ et ‘contre’ n’ont aucune signification pour elle.

Le contrefactuel réveille une controverse

Raison pour laquelle la théorie contrefactuelle n’est pas adoptée par tous les philosophes. Certains la voient comme une construction sémantique, ce qui est juste. Le langage est le formalisme emprunté par le regard descendant pour représenter le monde. Noordhof proteste que peu importe que les contrefactuels soient sémantiques, ils sont vrais parce que l’essence des choses contient la causalité qui leur apporte une vérité. C’est juste également. Mais il y a bien une traduction, un filtre sémantique.

Les deux postures philosophiques ne sont pas contradictoires. Elles reflètent les deux directions du regard, ascendante et descendante, qui doivent confluer pour une relation de vérité au monde. Le double regard éteint la controverse, mais éteint aussi la prétention de Noordhof à faire du contrefactuel une théorie complète de la causalité. Les scientifiques en particulier ne s’y retrouveront pas. Privilégiant le regard ascendant, ils se moquent des jugements du pôle Esprit. Les choses sont des éléments reliés par des équations, qui n’ont que faire de nos opinions. C’est en nous débarrassant de nos opinions que nous nous rapprochons d’elles. Une opinion sert à les faire aller là où elles ne voudraient pas… à condition de les avoir comprises, dans leur causalité propriétaire.

Partie 3: La théorie contrefactuelle à l’épreuve

Voici le condensé de la théorie contrefactuelle (Noordhof, p.144) :

Pour tout événement réel et distinct e₁ et e₂, e₁ provoque e₂ (si et) seulement s’il existe un ensemble (éventuellement vide) d’événements possibles Σ tel que
(I) e₂ est probabilistiquement Σ-dépendant de e₁, et,
(II)’ pour tout surensemble de Σ, Σ*, (où Σ est inclus dans Σ*), si e₂ Σ*-dépend de manière probabiliste de e₁, alors tout événement dont e₂ Σ*-dépend de manière probabiliste est un événement réel,
(III) e₂ se produit à un des instants t pour lesquels la valeur moyenne de p(e₂ à t) est x et x >>y —y est p(e₂ pas à t).

En d’autres termes : une cause, e₁, est quelque chose qui (indépendamment de ses concurrents) rend à la fois la chance d’un effet, e₂, bien supérieure à sa chance moyenne dans les mêmes circonstances (sans e₁ et sans aucun des concurrents) —clause (I)— et influence réellement la probabilité de l’effet de cette manière au moment où l’effet s’est produit —clause (III)— via une chaîne causale complète —clause (II) et la manière dont les probabilités sont évaluées—.

Cette présentation probabiliste est bien éloignée des certitudes causales que nous éprouvons. Faut-il ironiser sur le fait que la théorie censée refléter notre intuition la perd complètement (au moins celle du profane) ? Non. Rappelons-nous que l’intuition est justement ce qui est proposé à notre conscience sans qu’elle en comprenne les rouages. Il est normal que son décryptage paraisse compliqué. Le problème n’est pas là. Il est dans les limites de la théorie. Elle explore avec brio la manière dont nos réseaux neuraux fabriquent la causalité, mais n’est pas une théorie ontologique. Du moins elle n’est ontologique qu’à partir des niveaux de représentation mentale, pas ceux de la réalité physique. C’est un lemme de la causalité conçue par notre esprit, une théorie de la cognition et non de la réalité physique.

L’approche de Noordhof ne peut faire mieux. Le regard descendant part de multiples esprits individuels et Noordhof se débat avec la nécessité de les regrouper en une théorie fondamentale de la réalité. Il échoue, d’une part en maintenant des catégories de causalité —celle des entités individuelles et celle des propriétés—, d’autre part des catégories d’éléments en cause —objets, évènements, faits, propriétés—. Il les désigne comme ‘catégories ontologiques’, ce qui est une grave confusion. Tout ce que nous pouvons savoir de l’ontologie de ces éléments est de l’information. Rien d’autre. Les catégories sont téléologiques.

En résumé dans la théorie de Noordhof, la cause éprouvée cherche comment elle est survenue. ‘Comment l’état initial devient le résultat / la cause’ n’est pas traité.

Partie 4: Aller plus loin

La théorie contrefactuelle voit une fusion de causalités. C’est le propre du regard descendant. Il ne voit pas indépendamment les niveaux de réalité, des particules élémentaires aux objets macroscopiques. Il voit le résultat de leur superposition, analysé par l’esprit à l’aide des outils capables d’interagir avec ce résultat : langage pour les relations sociales, capteurs sensoriels pour les objets, instruments de mesure pour les niveaux biologiques, moléculaires, etc. Car les interactions surviennent entre des entités complexes. Il existe une multitude de niveaux où s’exerce la causalité dans une indépendance relative des niveaux voisins.

Je fais du kayak

Prenons un exemple : ‘je rame, mon kayak avance’. Dans cette causalité simple, fusionnelle, se dissimule une foule de corrélations. Descendons cette échelle de complexité. ‘Pourquoi je rame?’. La raison se ramifie en objectifs d’entretien physique, d’image de soi, de planning et de simple plaisir physique. Dire “J’aime ramer” fusionne une grande profondeur de codifications neurales, chacune répondant à sa propre causalité. Ma raison établie, la réalisation musculaire implique une coordination neurale supplémentaire. Mon geste est plus ou moins efficient. S’il est trop perturbé le kayak n’avance plus. Descendons aux corrélations physiques. La rame est une matière solide affrontant un milieu liquide. Dans une certaine gamme de température, elle pénètre et l’eau oppose une résistance partielle. Le kayak avance en réaction. Les états solide de la rame et liquide de l’eau sont eux-mêmes liés à des interactions moléculaires spécifiques. Etc.

Un réductionniste prétend que toutes ces causes sont réductibles aux lois régissant les particules élémentaires. Nous pourrions lui demander en quoi ces lois sont ultimement plus fondamentales que celles qui les surplombent. C’est inutile, car le réductionnisme, dans l’exemple de mon kayak, chavire ! On ne sait pas prédire les propriétés de l’eau à partir des lois des particules. On observe ses états variés, on peut les corréler aux mouvements des particules, mais on ne peut pas sortir leur qualité des équations. Or c’est l’état qualitatif de liquide qui permet ensuite de concevoir son modèle dynamique. Rupture entre deux causalités, même si elles sont étroitement intriquées.

Heureusement le monde est très régulier

Au final, dire que l’avancée du kayak est causée par ma raison de ramer est une énorme approximation du regard descendant, qui agglomère une foule de causes intermédiaires, toutes susceptibles de fausser la causalité contrefactuelle. C’est rare au quotidien et c’est bien la régularité du monde qui fait tenir nos approximations avec constance. Remplacer la régularité causale par la contrefactualité, comme voudrait le faire Noordhof, demande des moyens que le regard descendant ne possède pas. Pour être certain que “Si A n’avait pas été, alors B n’aurait pas été”, il faut se placer dans la fondation la plus basse d’où démarre le regard ascendant, et observer finement l’organisation des causes depuis ce niveau élémentaire, à travers une multitude de modèles.

Même en procédant ainsi, notre causalité va traverser des ruptures de réalité, aux niveaux quantique, chimique, biologique. En arrivant au mental, elle est devenue fusionnelle, “certaine” seulement en dissimulant ses approximations. Il est plus exact et honnête de dire que le mental observe des régularités causales que des contrefactuels.

Conclusion

Les contrefactuels ne sont pas applicables à la complexité du monde, notre regard descendant n’étant qu’une petite lorgnette individuelle. Je n’ai trouvé qu’une seule fois le mot ‘complexité’ dans l’ouvrage de Noordhof, dans l’introduction, pour signaler que « les phénomènes naturels diffèrent radicalement en type et complexité ». Dans ce cas comment concevoir une théorie de la causalité qui oblitère cette dimension ?

Les exemples choisis par Noordhof n’en tenant pas compte, il mélange des causalités complètement étrangères les unes aux autres. Utiliser une causalité fusionnelle sans discernement est même dangereux dans certains domaines. C’est avec des contrefactuels que certains psychiatres ont pu dire : « Si le gène A n’avait pas été, la psychopathie B n’aurait pas été », et militer pour l’éradication du gène A par l’eugénisme. Une aberration qui ignore la multitude de niveaux physiologiques et psychologiques intermédiaires entre le gène et le comportement.

Autrement dit la théorie de Noordhof, qui est cognitive, a l’intérêt de mettre en exergue nos biais cognitifs. Ses erreurs sont celles qui nous font prendre des chemins erronés, gonflés de certitudes intuitives que nous prenons pour réalistes.

Où employer les contrefactuels?

Plus modestement, les contrefactuels peuvent-ils servir à examiner un niveau de réalité indépendamment des autres ? Certainement. La causalité est un mode que déterminent conjointement des éléments en relation, en indépendance relative de leur constitution. En termes de structuralisme, leur information est intégrée. Le contrefactuel s’applique parfaitement à un tel ensemble : “Si l’état A des éléments intégrés n’avait pas été, alors l’état B des éléments intégrés n’aurait pas été”.

Il est bien sûr possible d’espérer une métaphysique de la complexité, qui permette d’unifier ces niveaux de causalité. Le contrefactuel pourrait-il alors devenir universel ? Non, car cette métaphysique a déjà commencé à refondre la notion de temps d’une manière très différente des postulats utilisés par la théorie contrefactuelle. La flèche directionnelle n’existe pas aux niveaux fondamentaux du réel. Elle apparaît à mesure que l’on s’élève dans les niveaux de complexité, avec l’entropie thermodynamique, puis biologique et mentale. Cette direction n’est pas une propriété fondamentale du réel en soi, seulement de l’organisation qu’il s’est choisie.

Tout en haut de la complexité, nous sommes équipés d’une flèche temporelle marquée. Les causes se bousculent, toutes gorgées d’impérieuse nécessité. Un regard différent, qu’il faut faire coïncider avec celui de nos minuscules ouvriers subatomiques sur eux-mêmes.

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A Variety of Causes, Paul Noordhof, 2020

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