Enseigner la philosophie aux enfants?

Ne vous rendez pas dans l’incertain avant d’avoir construit un noyau sûr.

Un choc existentiel nécessaire

Il ne faut pas enseigner la philosophie aux enfants.
Parce qu’il faut déjà acquérir des certitudes avant de les remettre en question.
Parce qu’il faut construire un noyau identitaire, se définir une personnalité, avant de l’étoffer et l’étendre à toute la réalité.
Parce qu’il faut découvrir, à un moment, que l’assurance que l’on s’est construite est erronée. Le choc existentiel est le moment charnière de la vie philosophique. Entre le ‘comment’ et le ‘pourquoi’. Une épreuve initiatique qui survient à un âge différent pour chacun.

Face au ‘pourquoi’ incessant des enfants, nos réponses tombent dans le vide car ils n’ont pas encore une quantité suffisante de ‘comment’. Et nous répondons en fait avec des ‘comment’. Pour épaissir le fond du monde de l’enfant. Attendant qu’il ait atteint une densité suffisante pour que l’enfant saisisse le bond essentiel, radical, du ‘pourquoi’. Qu’il en soit frappé !

Le Nouveau Monde

Découvrir des manières de voir que l’on ne pouvait imaginer jusque là. Le choc philosophique est le parachutage de l’humilité, la découverte des limites invisibles de son savoir. Un Nouveau Monde ! Il faut penser tout connaître pour découvrir que l’on ne connaît rien. Or l’enseignement précoce de la philosophie saute ou adoucit cette étape, conforte l’idée que par l’étude des grands philosophes on peut découvrir toutes les manières épistémiques. Elle inculque une invulnérabilité du jugement sur sa propre connaissance. Carapace épaisse et abêtissante, bien dissimulée derrière l’éclectisme apparent, l’ouverture d’esprit, la capacité d’analyse jamais prise en défaut. Le monde des idées devient commensurable pour le philosophe, alors qu’il ne l’est pas.

Les philosophes apparaissent, à ce titre, clonés. Et plus encore, les jeunes philosophes. Ils se repèrent instantanément, bon indice d’un ensemble de caractéristiques voisines. Ils forment un corpus philosophique ressemblant au corpus scientifique. Consensus sur la manière d’être, scientifique ou philosophe. La manière de faire de la science est clairement une convergence ontologique, un mimétisme nécessaire des regards ascendants. Mais pour faire de la philosophie c’est le contraire. Chaque individu est destiné à la pratiquer à sa façon.

Un vase de vie qui déborde

Autoriser cette diversité, serait-ce implanter tôt la philosophie dans l’esprit ? Gardons-nous de croire que faire entendre la diversité des penseurs du passé va créer une diversité dans les jeunes esprits. Au contraire, on les enserre dans un corset d’autant plus strict qu’il est lâche, invisible. Il tend à faire croire que tout a été pensé. Que toute nouveauté a forcément des racines dans les vieux livres. Qu’il faut les avoir lus pour dire moins de bêtises. Certes. Mais comment savoir ce qui relève de la bêtise sans en avoir prononcé ? Comment recentrer la vérité sans avoir étoffé son propre nuage d’erreurs ?

Nous avons besoin d’une enfance pleine de bêtises pour construire le sol ferme qui va les écraser. L’enfance a besoin de garde-fous, pas de précautions. Ni de solutions. Surtout pas des solutions complexes parachutées dans un esprit qui ne l’est pas. La philosophie est un développement autopoïétique ; elle ne s’apprend pas. Le développement prend son essor à la bêtise de trop, au ‘pourquoi’ devenu insupportable. C’est moins un développement qu’un débordement.

Par exemple

Pour déborder il faut avoir déjà beaucoup rempli son esprit. On n’adhère pas à la philosophie pour vivre des choses différentes, on devient philosophe parce que l’on a vécu beaucoup de choses différentes. Maturation et non initiation. Ne maturons pas hâtivement les jeunes esprits, au risque d’en faire des jeunes vieux. L’humanité est déjà en train de crouler sous les vieux.

Vivons en philosophes, mais n’apprenons pas aux autres à vivre ainsi. Tant pis si l’exemple ne suffit pas. La vraie diversité, c’est cela.

*

4 réflexions au sujet de “Enseigner la philosophie aux enfants?”

  1. EC:
    Tiens donc , il faudrait donc laisser les jeunes esprits en friche apprendre de leurs erreurs ? L’enseignement précoce de la philo serait une aliénation , suppression du libre arbitre , direction de conscience , presque une atteinte à la liberté de penser par soi -même?

    Pas du tout d’accord camarade . Ton postulat de départ est Rousseauiste .Tu penses que le petit d’homme est bon , laissons le faire ses expériences sans perturber son esprit , il corrigera tout ça à l’age adulte en synthétisant grâce à la philo.Objection votre honneur 😜 Un petit garçon adore arracher les ailes des mouches et s’acharner sur le copain d’école primaire un peu rondelet .

    En reprenant ton texte :

     »Se construire un noyau identitaire » : Sans apprendre la mesure (enseignée par la philo) ? Ca peut mener à adhérer à Daech(revoir les ailes des mouches) ou tout casser dans la rue avec Mélenchon .Par ignorance , manque de référentiel .Dommage de se laisser entraîner par le discours aliéné d’un copain charismatique plutôt qu’essayer de comprendre Jésus ou Camus .

    Assurance construite? Mais non , c’est tout l’inverse . Bien raconté dans l’histoire de la caverne de Platon et le  »je sais que je ne sais rien  »de Socrate .

    Chapitre  »nouveau monde » : Tu penses la philo comme bras armé du pouvoir , le pouvoir de se dire j’ai compris comment ça fonctionne , sur de mes convictions ;Une rationalisation abusive face au probléme existentiel ontologique (Invulnérabilité du jugement , philosophes clonés) . Un mécanisme défensif , en somme .

    La , on s’écarte du sujet . Selon toi , La philo devient nocive par essence , pas seulement pour les enfants .

    Au contraire ! But de la philo pour les grecs: accéder à la vie bonne , développer une morale et rechercher la vérité . Pas de diktat , la vision d’Epicure n’est pas celle d’Epictete , Nietzsche a un avis différent de Spinoza (….) ,etc….Message de la philo ? c’est de la phénoménologie : Pas de réalité mais l’idée qu’on se fait de la réalité (chacun d’entre nous) .Partir de ce principe rend tolérant , ouvert à l’altérité et méfiant vis a vis de son jugement . L’inverse , donc , de ce que tu penses .

    J’ai l’impression que tu es parti du postulat que la philo est un enseignement alors que , non , c’est juste un outil qui sera utilisé lorsque tu mets en route les mécanismes de pensée .Enfin ,je pense que le précepte de Socrate(et préambule à toute démarche de réflexion)  »je sais que je ne …. » déboulonne ton approche .

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  2. JPL:

    Ton point de vue n’est pas du tout celui de l’enfant. C’est celui du collectif philosophique, du prof de philo. Et c’est justement ce point de vue que je dénonce vivement, car il ignore tout de l’enfant en tant qu’individu. C’est le regard classique où l’adulte fait de l’enfant une ardoise vierge. Il ne l’est pas. C’est une auto-organisation en cours. Il s’engage naturellement dans le langage et même la morale, à travers ce qu’il rencontre dans son environnement. Les psychologues ont démontré que les nourrissons ont déjà des repères moraux, avant même leurs premiers mots !

    La citation de Socrate va dans mon sens et pointe ton erreur de direction : Pour savoir qu’on ne sait rien, il faut déjà “savoir”, disposer d’un cadre solide, ce qui est une réalisation tardive. Socrate n’a jamais « su qu’il ne savait rien » enfant. C’est bien l’adulte à nouveau qui se met à la place de l’enfant.

    Chez l’adulte la philosophie est bien sûr la diversification des manières d’accéder à la “vie bonne”, aucun doute là-dessus. Justement ! Cette diversification est freinée voire interdite si tu ne laisses pas l’épistémé de chaque enfant s’auto-organiser à sa manière. Il n’existe pas de manière épistémique universelle. Même la science, qui se voudrait une ontologie universelle, est une somme de théories épistémiques, une boîte à outils. La philosophie est aussi une boîte à outils, plus diversifiée certes, mais qui fait quand même un enseignement : celui d’utiliser cette boîte à outils. Elle ne peut pas être complète, par définition. Et elle ne comporte pas son mode d’emploi. « Je sais que je ne sais rien » est très dangereux au bord d’un précipice. Beaucoup d’outils d’adultes sont dangereux pour les enfants. La relativisation est dangereuse. Un enfant a besoin de décider plus franchement qu’un adulte. Il ne lui faut que peu d’outils et il faut qu’ils soient les siens, ceux qu’il a bien en main.

    Pour réaliser à quel point la boîte philosophique est dirigiste mais aussi limitée, avouons qu’elle est restreinte à celle de notre culture. Impossible de tout passer en revue ! Les petits français apprendraient sur les grecs mais pas grand chose sur les multiples philosophies orientales, ou la kanak ! L’identité kanak serait vite gommée par les grecs. C’est là où tu peux comprendre comment cet enseignement tend vers l’uniformisation sociale, le clonage mental, malgré l’ouverture prônée par la philosophie. Ouverture… à partir des mêmes ingrédients, des mêmes manières épistémiques. Comme la science clone les scientifiques à partir des mêmes modèles ontologiques.

    Comme je le dis dans l’article, les jeunes philosophes se ressemblent énormément. Ils commencent à être capables des mêmes consensus que les scientifiques ! Où sont les terribles divergences des philosophes antiques, terribles batailles de paroles autant que de modes de vie ? Pourquoi ne peux-tu citer que les philosophes de l’Antiquité et des Lumières, et aucun contemporain ? Pourquoi tous les types de société semblent déjà connus, et personne ne semble capable d’en inventer un pour faire face aux problèmes d’aujourd’hui ? L’anarchie est pas une innovation…

    Socrate n’avait sans doute aucun enfant dans son assistance. Et s’il en avait, tout bon parent aurait du le retirer de là. Avant d’apprendre la rébellion, y compris celle de la pensée, il faut déjà savoir contre quoi on se rebelle. Il faut être quelque chose avant d’être une rébellion. Les éternels rebelles sont des enfants qui n’ont jamais grandi, justement parce qu’ils ont appris trop tôt la rébellion. Ils l’ont appris avant d’être une pensée véritablement individualisée, conservée, une chose à laquelle revenir et se mélanger quand la gifle de la rébellion les en a écartés.

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  3. EC:

    Bonne idée de fonctionner par paragraphes , on va s’y retrouver plus facilement .

    1: Avant 3 à 4 ans , l’enfant se montre bien incapable d’empathie. Il ne peut s’imaginer que les autres êtres humains puissent avoir des sentiments et des émotions .Comme lui .C’est l’age reconnu de la toute puissance et des cruautés qui vont avec .Les  »autres » sont encombrants , des obstacles .On a donc plutôt affaire à des mécanismes de survie débridés ; les repaires moraux………

    Inculquer la tolérance , le respect de l’autre (etc…) , développer des outils pour mieux penser ,par la philo, fait partie de l’éducation .Tu n’es peut-être pas d’accord avec le fait qu’un enfant doive apprendre ?😜

    Il doit se fabriquer un référentiel , dans ce domaine , au même titre que l’arithmétique , la grammaire , » les humanités ». Çà n’est pas du tout aliénant .

    2: L’enfant  »sait »des choses , il a des certitudes .Exemple l’œdipe :sa mère lui appartient , le père que j’ai tant envie de tuer est vraiment gênant. Le copain qui a des billes plus colorées que les miennes , prenons les ! mon désir est tout puissant et c’est ma vérité , je sais ça .

    Bon , si des repères ne sont pas posés rapidement , il en va de sa santé mentale .L’enfant a besoin de cadre , développer un surmoi pour ne plus être envahi part ses pulsions . C’est le rôle de l’éducation .

    3:Entièrement d’accord avec toi , il faut gérer l’apprentissage de la philo pour un enfant. Pas question de le confronter , par exemple , à la pensée de Nietsche trop tôt car il pourrait facilement créer un biais cognitif validant un sentiment de toute puissance (comme l’ont fait les Nazis!) .Pour un enfant , il s’agirait juste de présenter les bases . Lui signaler qu’un apprentissage lui permettra d’organiser sa pensée , orientée vers la liberté et le bien , pour lui et pour les autres .On ne parle pas de mathématique quantique à un enfant de 6 ans .

    4: Tu fais un amalgame .Levi strauss , Victor Segalen , L’homme et ses symboles de Jung sont passés où ???

    On nous inculque la philosophie des grecs parce que c’est notre référentiel , quasiment dans l’ADN .On ne met pas de gaz-oil dans une voiture à essence .Pas le choix , on  »réfléchira » en développant des outils liés à ce programme (dommage en ce qui me concerne car j’aurais rêvé naître au Liban ou en Iran, afin d’avoir en instance cette fabuleuse culture dans mes circonvolutions cérébrales)

    Pour pallier à ce manque , les philosophes et ethnologues nous expliquent la diversité des cultures (et donc des référentiels ) , juste histoire de ne pas croire que notre grille de lecture est aboutie et universelle (l’erreur des humanistes du 18 em qui remettaient les sauvages dans le droit chemin ,à coup de botte dans le tibia .

    5: A fond d’accord avec toi . On regrette le temps ou Camus affrontait Sartre , par exemple .Il y a une uniformisation regrettable de la pensée .Onfray me fait peur quand il parle de l’actualité , alors qu’il est si brillant avec les grecs …

    6 Tu te contredis

     »il faut être quelque-chose avant d’être une rébellion »Versus  » Les psychologues ont démontré que les nourrissons ont déjà des repères moraux »

    (Moi je dirais plutôt immoraux)

    Tu admets qu’il y a un contenu , l’enfant pense .

    Ses pensées , au tout début , alimentent essentiellement sa volonté de puissance et de survie (cf le gêne égoïste , Dawkins)

    Par contre , d’accord avec toi % endoctrinement . Faire lire Michel Foucault trop tôt (ses extrapolations douteuses tirées des grecs) serait nocif .

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    • >1: Avant 3 à 4 ans , l’enfant se montre bien incapable d’empathie. Il ne peut s’imaginer
      >que les autres êtres humains puissent avoir des sentiments et des émotions .Comme lui
      >.C’est l’age reconnu de la toute puissance et des cruautés qui vont avec .Les  »autres »
      >sont encombrants , des obstacles .On a donc plutôt affaire à des mécanismes de survie
      >débridés ; les repaires moraux………

      Dolto doit se retourner dans sa tombe ! L’enfant incapable d’empathie avant 3-4 ans ? Même s’il est le monde intégral à sa naissance, il naît aussi avec un sens empathique intégré. Cruauté, puissance, sont des notions d’adulte. Pour l’enfant les autres sont des curiosités, des choses à ramener en soi, pas des obstacles. Ils ne le sont qu’en l’absence de représentations pour les gérer. Occasions des « colères » infantiles. L’enfant est une alternance continuelle entre surprise et reprise d’assurance.

      >Inculquer la tolérance , le respect de l’autre (etc…) , développer des outils pour mieux
      >penser ,par la philo, fait partie de l’éducation .Tu n’es peut-être pas d’accord avec le fait
      >qu’un enfant doive apprendre ?

      La philo n’est pas la promotion de la tolérance et du respect de l’autre. Tu confonds avec la sagesse. La philo c’est aussi bien la volonté de puissance, dont tu viens de t’inquiéter chez l’enfant.

      > Il doit se fabriquer un référentiel , dans ce domaine , au même titre que l’arithmétique ,
      >la grammaire , » les humanités ». Çà n’est pas du tout aliénant .

      Arithmétique et grammaire sont des outils de langage. La philosophie ce sont des interprétations. Les produits finis ne sont pas les matériaux.

      >2: L’enfant  »sait »des choses , il a des certitudes .Exemple l’œdipe :sa mère lui appartient
      >, le père que j’ai tant envie de tuer est vraiment gênant. Le copain qui a des billes plus
      >colorées que les miennes , prenons les ! mon désir est tout puissant et c’est ma vérité ,
      >je sais ça .
      >Bon , si des repères ne sont pas posés rapidement , il en va de sa santé mentale .L’enfant
      >a besoin de cadre , développer un surmoi pour ne plus être envahi part ses pulsions .
      >C’est le rôle de l’éducation .

      Non c’est le rôle de l’empathie maternelle (qui peut être exercée par le père aussi). Les « sauvages » dépourvus de toute éducation ont généralement des rapports sociaux bien meilleurs que les « éduqués ».

      >4: Tu fais un amalgame .Levi strauss , Victor Segalen , L’homme et ses symboles de Jung
      >sont passés où ???

      Levi Strauss et Segalen sont des anthropologues, pas des philosophes. Jung non plus, c’est un psychanalyste.

      >On nous inculque la philosophie des grecs parce que c’est notre référentiel , quasiment
      >dans l’ADN .On ne met pas de gaz-oil dans une voiture à essence .Pas le choix , on
      > »réfléchira » en développant des outils liés à ce programme (dommage en ce qui me
      >concerne car j’aurais rêvé naître au Liban ou en Iran, afin d’avoir en instance cette
      >fabuleuse culture dans mes circonvolutions cérébrales)

      Si l’on conçoit d’emblée une voiture pour consommer de l’essence, on n’y mettra pas de gas-oil plus tard. Un enseignement trop dirigé barre la route aux autres, c’est bien le problème. Tu n’as plus accès, adulte, aux couches inconscientes de ta personnalité.

      >Pour pallier à ce manque , les philosophes et ethnologues nous expliquent la diversité
      >des cultures (et donc des référentiels ) , juste histoire de ne pas croire que notre grille de
      >lecture est aboutie et universelle (l’erreur des humanistes du 18 em qui remettaient les
      >sauvages dans le droit chemin ,à coup de botte dans le tibia .

      Les philosophes parlent de diversité mais ont des préférences nettes. Baignant déjà dans une culture très sélective, nous n’avons pas besoin d’eux pour accentuer ces préférences. Il faut découvrir l’existence de ces préférences pour s’en décaler. C’est ce « choc » philosophique dont je parle.

      >5: A fond d’accord avec toi . On regrette le temps ou Camus affrontait Sartre , par
      >exemple .Il y a une uniformisation regrettable de la pensée .Onfray me fait peur quand il
      >parle de l’actualité , alors qu’il est si brillant avec les grecs …

      Complètement d’accord en retour. Je viens d’écouter une conférence d’Onfray sur 3 soirées : la première remarquable sur l’histoire de la philo, les deux autres bondées de sornettes sur l’hédonisme et l’actualité, par défaut de vraies connaissances scientifiques.

      >6 Tu te contredis
      > »il faut être quelque-chose avant d’être une rébellion »Versus  » Les psychologues ont
      >démontré que les nourrissons ont déjà des repères moraux »
      >Moi je dirais plutôt immoraux)
      >Tu admets qu’il y a un contenu , l’enfant pense .
      >Ses pensées , au tout début , alimentent essentiellement sa volonté de puissance et de
      >survie (cf le gêne égoïste , Dawkins)
      >Par contre , d’accord avec toi % endoctrinement . Faire lire Michel Foucault trop tôt (ses
      >extrapolations douteuses tirées des grecs) serait nocif .

      Je n’ai pas bien saisi la contradiction. Oui il y a des repères, une pré-programmation au monde essentiellement d’origine génétique. Mais l’interaction avec l’environnement commence dès la naissance à faire bifurquer des enfants génétiquement semblables. C’est le début d’un échappement à ses ‘gènes égoïstes’ et la construction d’une personnalité individuée, originale, “quelque chose” de personnel. C’est une pyramide qui s’élève, chaque étage un peu plus complexe que le précédent. Les premiers étages sont simples mais doivent être les mieux organisés. La première assurance à construire est corporelle. Les stimuli physiques chez l’enfant sont plus importants que l’apprentissage de concepts évolués. On devrait faire beaucoup moins de cours théoriques à l’école et beaucoup plus de gym.

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