L’argent, mesure ou symbole ?

Abstract: L’argent est-il un symbole ou une mesure d’échange ? Les deux bien sûr, mais pourquoi ces angles de vue sont-ils autant pertinents, alors qu’ils décrivent une même chose de façon aussi différente ? À travers l’exemple de l’argent, j’explique dans cet article la méthode du double regard et son intérêt dans les querelles éthiques qui secouent le capitalisme.

Regard vers l’avant au départ, vers l’arrière à l’arrivée

Qu’est-ce que le double regard, brièvement ? Toute chose est à la fois un processus et un résultat. Il existe alors deux manières de regarder la chose, du départ du processus (a priori) et du résultat (a posteriori). C’est une même chose qui est regardée, mais les angles de vue sont différents, contradictoires même. En se plaçant avec les éléments qui initient le processus, notre connaissance se limite à leurs propriétés, nous découvrons les règles relationnelles qu’ils construisent ensemble. Un certain nombre de destins possibles les attendent. C’est un regard diversifiant.

En se plaçant maintenant du résultat, la chose a pris une identité particulière au sein des possibles. Les autres destins se sont évanouis. C’est un regard unifiant. « Je » existe ainsi, nous dit la chose. Un supplément de réalité est apparu. En étant juché sur le résultat, il peut même sembler inéluctable. C’est la base de l’anthropocentrisme, c’est-à-dire croire que l’humain a sa place réservée dans l’Univers et que les lois physiques doivent être telles qu’elles aboutissent à cette présence.

Absentéisme et anthropocentrisme

Cet exemple me sert à vous rendre d’emblée méfiant vis à vis d’un regard unique. Chacun des deux, isolément, a un discours suspect voire stupide pour l’autre. La déclaration anthropocentrique a heurté votre connaissance générale de la physique. Si la réalité est gouvernée par des forces qui lui sont propres, il semble plus rationnel de penser qu’elles se moquent de notre présence et auraient pu construire un Univers sans humains.

Mais nous sommes là. Il semble donc que chaque regard a des choses importantes à dire, même en étant contradictoires. Donnons-leur un nom, pour les identifier précisément. J’appelle ‘Descendant’ le regard qui vient du résultat, ‘Ascendant’ celui des processus. Sur quelle échelle se fait descente et ascension ? C’est l’échelle de la complexité. Qu’un résultat soit capable d’observer son propre processus signifie qu’il a trouvé une organisation stable. L’identité particulière trouvée par le processus est un bond de complexité par rapport au système auparavant chaotique.

Un regard naturel et un autre simulé

Notre conscience est le sommet actuellement connu de cette échelle. Nous ne connaissons rien de plus complexe. Le regard Descendant plonge de ce belvédère impressionnant édifié par nos neurones. C’est le résultat des interactions neurales qui observe les choses.

Mais alors si la conscience projette le regard Descendant, d’où part l’Ascendant ? Du même endroit bien sûr, mais pas d’emblée. Le regard Ascendant est loin d’être aussi naturel que l’autre, aussi spontané. Il est appris progressivement, étoffé par les théories formées à propos des choses. Il ne s’agit pas d’un regard démarrant vraiment de l’être des choses, qui se substituerait aux particules élémentaires en train d’interagir, mais de la simulation de ce processus. Une partie de notre conscience adulte est capable de simuler le monde en tant que machinerie complexe, d’où émergent les choses telles que les voit notre regard Descendant.

Artificiel mais objectif

Seul le regard Descendant est naturel, éprouvé car formé à partir des sens, tandis que le regard Ascendant est artificiel, simulé par des théories. À force de baigner dans la science, nous avons tendance à l’oublier. Mais que voyez-vous autour de vous ? Des objets et des personnes, pas des particules élémentaires. C’est bien ce regard-là qui est naturel pour l’humain, et non celui d’un cyclotron.

Il est vrai que le regard Ascendant, porté par des théories scientifiques de plus en plus sûres, semble plus objectif que le Descendant, souvent enclin à se faire des illusions sur les choses. ‘Artificiel’ et ‘objectif’ ne sont pas contradictoires pour le regard Ascendant. Le regard artificiel est plus facile à rendre objectif, à unifier, face à la grande diversité de nos opinions naturelles. ‘Artificiel’ ne veut pas dire ‘faux’, et ‘naturel’ ne veut pas dire ‘vrai’, du moins pas dans l’absolu. Ce point est capital : chacun des deux regards est véridique pour lui-même, peu importe qu’ils soient contradictoires. Ils démarrent de points de vue irréductibles l’un à l’autre.

Le regard du philosophe descend, celui du scientifique monte

“Irréductibles” ? Oui, le processus ne peut pas remplacer le résultat et vice versa. Ce sont deux facettes d’une seule chose, mais non substituables. L’immense majorité des erreurs d’interprétation que vous entendez, en politique, philosophie, ou même en physique, provient d’une réduction du discours à un seul regard. Un politicien ou un philosophe utilise en général un regard Descendant exclusif. Il commente, interprète, opine ou refuse. L’opinion descend d’une conscience particulière, du résultat d’une vie entière d’expériences. Elle porte des jugements de valeur. Lorsque vous écoutez un scientifique le discours est plutôt celui du regard Ascendant exclusif. Il énonce une théorie qui simule le processus étudié. Au lieu d’interpréter la chose il se met à sa place, ne porte aucun jugement sur les conséquences du processus.

La médecine, quant à elle, est au carrefour des deux regards. Le cerveau est siège d’un discours bien différent dans la bouche d’un neuroscientifique ou d’un psychologue. Si vous souffrez d’une dépression le premier vous parle de neuromédiateurs, le second des évènements de votre vie. Pas facile de s’y retrouver, n’est-ce pas ? Sommes-nous des neurones ou des idées, des sentiments ?

Appliquons le double regard à l’argent

Commençons par le regard Ascendant. L’argent est une valeur d’échange, nous dit-il. Les humains interagissent d’une multitude de manières. Ils s’échangent des fournitures, des services, des savoirs. Le nombre de tâches spécialisées augmente à mesure que la société s’étend et se complexifie. Toutes cependant s’apprécient d’un fond de nécessités physiques, vues par le regard Ascendant : survie, individuation, subsistance, reproduction. Ces instincts sont mis en forme et canalisés par une éducation mentale. Ils se présentent finalement en conscience sous forme de désirs modelés par l’environnement. La coopération sociale consiste à organiser nos désirs pour les réaliser plus aisément que si nous restions solitaires.

La multitude des activités humaines contraste avec cet impératif unique : satisfaire le désir. Le système social a besoin de quelque chose pour relier les deux. Ce lien est l’argent. L’argent quantifie la valeur de chaque activité sociale par son potentiel à satisfaire des désirs chez les autres. Une activité n’est pas toujours sociale. Il en existe de solitaires, comme l’art, le rêve, la lecture. Elles ne semblent pas entrer dans le marché de l’échange. Néanmoins nous baignons dans une intrication sociale telle que toute activité influence notre statut personnel. Le regard Ascendant tend à dire que chaque instant de notre journée a valeur d’échange, selon la manière dont il est occupé.

Utilitarisme glacial vs opinion colorée

Vous constatez d’emblée que le regard Ascendant est nettement utilitariste. Il ne se préoccupe aucunement de morale, d’opinion sur l’importance des tâches, de la valeur intrinsèque des individus. C’est le regard que pourrait avoir un ordinateur sur notre société. Il ne cherche que des règles, des algorithmes. Et c’est bien de tels programmes qu’émergent nos désirs et sentiments, les explosions de joie comme de colère. L’humain naît d’un code génétique qui déroule son programme dans un environnement. Ce regard initie tous les destins et ne peut être négligé.

Le regard Descendant sur l’argent est fort différent. Plutôt que partir d’une base commune —la valeur de l’échange— comme l’Ascendant, le Descendant tombe d’une conscience qui a une opinion personnelle sur l’argent. Tous les regards Descendants sont différents. Certains se moquent de l’argent, d’autres sont prêts à tuer pour lui. Entre ces deux extrêmes se situe une frange de chanceux peu nombreux en vérité : ceux pour qui l’argent n’est pas une préoccupation parce qu’il suffit à satisfaire leurs désirs.

Notez que dans cette frange figurent des pauvres autant que des riches. Cela montre l’immense variété des regards Descendants, qui tombent de consciences de soi très contrastées. Chacun d’entre nous occupe une place dans son monde intérieur qui n’a pas grand chose à voir avec sa place réelle en société. La place virtuelle est plus royale que la réelle, pour ceux d’entre nous qui ont un minimum de prétention. Parfois elle est médiocre au contraire, chez les dépressifs qui se concoctent une image désastreuse d’eux-mêmes. Vous savez l’influence de cette image sur notre valeur dans les échanges, donc sur l’argent qui nous est dû. Le capitalisme commence déjà à l’intérieur de nos têtes.

Divine conscience

Le regard Descendant est un regard divin. Car même lorsque l’image de soi est médiocre, c’est malgré tout notre conscience qui a conçu un tel monde intérieur. La conscience est divine. Elle a tout créé. Comme toute déité irascible elle s’irrite que la réalité ne réponde pas à ses attentes. Comment les petits fonctionnaires du réel osent-ils ne pas répondre à ses désirs, à sa vision des choses ?

La déité consciente édicte sa Table des Lois. Il s’agit des idéaux. Les idéaux tombent du Ciel. Platon les situaient dans un monde inaccessible et nous continuons à y déposer des idées à la fois inexplicables et nécessaires, comme la compagne parfaite, la maison rêvée, l’égalité universelle, l’après-vie, le Dieu Unique. Notre conscience contient un tabernacle sacré.

Faut-il chercher à concilier les regards ?

Pas plus que le regard Ascendant, l’Ascendant ne peut pas être négligé, assurément, puisqu’il est divin. Et nous voici avec un sacré problème. D’une part le regard Ascendant voit seulement des mécanismes et se moque du résultat ; d’autre part le résultat, d’où tombe le regard Descendant, s’est divinisé et veut soumettre le réel et ses mécanismes à sa volonté, indifférent à leur indépendance. Les deux regards s’estiment primordiaux et s’ignorent mutuellement. Comment les concilier ?

Conciliation est souvent synonyme de facilitation, mais ici ce qu’elle facilite est tourner en rond, à chercher l’impossible fusion des extrêmes. La connaissance progresse mieux lorsque chacun des regards fonctionne en autarcie, la science en solitaire et la philosophie en solitaire. La science est l’outil majeur du regard Ascendant, concentré sur les mécanismes ; tandis que la philosophie est le glaive du regard Descendant, tranchant les choses en catégories et leur accolant des jugements. Science et philosophie font des analyses contradictoires sur les choses. En postulant que les choses sont des tout(s) uniques (le monisme), science et philosophie se heurtent. En postulant que les choses ont deux aspects (le dualisme), science et philosophie se complètent.

Dualisme effacé un peu vite par le monisme

Le monisme matérialiste domine actuellement la connaissance. Une seule vérité est authentique. C’est pourquoi les discours scientifiques d’un côté, philosophiques religieux ou magiques de l’autre, qui se contredisent, cherchent à s’éliminer les uns les autres. Auparavant le dualisme dominait. Jusqu’au XIXème siècle, la science voisinait bien plus aisément avec religion, philosophie et alchimie. Les savants faisaient coexister ces différents aspects des choses sans les trouver incompatibles. Malheureusement le dualisme classique se contente trop souvent d’expédier certains aspects des choses dans des univers parallèles où il est impossible de connaître leurs raisons. Surgissent de ces univers des croyances invérifiables, âme, panconscience, qu’il faut admettre comme des édits sacrés.

Sacrés ? Nous voici revenus au divin. Ce n’est pas un hasard. Le dualisme est celui que nous possédons tous dans notre esprit, entre les deux regards, l’un montant des processus spontanés, consacrant l’indépendance du réel, l’autre descendant de la conscience divinisée, porteur de sa volonté de soumettre le réel. Notre esprit est fondamentalement dualiste, écartelé entre le soi et le non-soi. N’est-il pas important de bien connaître ce coeur de notre pensée ?

Un contraste à préserver

Que devez-vous retenir au final de ma digression sur le double regard ? Que le réel est probablement moniste, un seul Tout, puisqu’il semble entièrement régi par des processus intriqués, et nous en faisons partie. Mais que la meilleure manière de le regarder est dualiste, parce que les processus ne prédisent pas leurs résultats. Nous, en tant que résultats, éprouvons des choses et manifestons des intentions qui sont invisibles dans les règles des processus. Il apparaît quelque chose de plus. Les mécanismes forment une conscience, qui n’existe pas au départ, qu’il n’est pas nécessaire d’expédier dans un univers parallèle pour la protéger. Elle est bien là, dans la réalité. Il existe donc entre elle et les mécanismes une transformation qui nécessite une explication plus approfondie.

L’explication fera l’objet d’un autre article. Ma digression est déjà trop longue. Même avec une explication valide cependant, l’écartement entre les deux regards garde toute sa réalité. Le regard Ascendant, scientifique, est unifié, provenant du choeur des processus. Le regard Descendant, philosophique, est diversifié, personnel, individué par un parcours social spécifique.

L’argent habillé et déshabillé

Faut-il s’étonner, alors, que notre regard Descendant voie l’argent d’une manière toute aussi personnelle ? Il idéalise l’argent à sa façon. Il peut en faire le symbole d’un capitalisme odieux ou le trésor ultime à amasser dans sa vie, l’argent pour l’argent. Tandis que le regard Ascendant utilise l’argent comme une quantification de l’échange, un langage numérique, le regard Descendant utilise le symbolisme, les superlatifs, le langage de la puissance ou, plus rarement, de la poésie. Pas de geste héroïque sans trésor. L’argent est une peinture invisible recouvrant nos corps. Si nous sommes nus, il influence encore nos attitudes. Mais il n’est pas seyant de se promener nu et un passage chez l’habilleur rend la peinture plus visible.

La place de l’argent en société ne peut être comprise qu’en utilisant le double regard. Si nous nous contentons du regard Ascendant, nous jugeons stérile de voir en l’argent autre chose qu’une valeur d’échange. Il suffirait de créer un algorithme définissant la valeur de chacune de nos tâches d’après tous les critères significatifs, pénibilité, durée, talent, rareté des experts, importance collective, etc. Le poids des critères s’ajusterait de lui-même en fonction du nombre de personnes décidant de s’y consacrer et des évolutions des modes de vie. Toute transaction d’argent serait automatisée.

Pourquoi la société est-elle inévitablement névrosée?

Mais l’argent n’est pas distribué ainsi. Parce que le regard Descendant le voit comme un symbole. Un symbole, attirant ou repoussant, est intouchable. Il n’évolue pas selon la situation personnelle ou les mutations de la société. Il n’est plus une information mais un principe directeur. Il régente notre vie, et vous savez qu’il le fait très différemment dans un esprit équilibré ou névrosé. Nos esprits ne sont pas des électrons sagement installés sur leurs orbites sociales, comme le voudraient les règles des processus. Ils cherchent constamment à s’en échapper, à convoiter l’orbite voisine, à diriger l’atome entier.

Étant tous porteurs de névroses au moins petites, souvent grandes, faut-il s’étonner que notre société soit elle-même sévèrement névrosée ? Le corps social est l’organisation de ses cellules. Les dysfonctionnements des secondes se retrouvent dans certains aspects du premier. Le capitalisme n’est pas une mauvaise organisation en soi, disent les spécialistes des rouages économiques. Les autres modèles ont fait bien pire. C’est la manière dont nous exerçons le capitalisme qui le rend vicié. Plein d’esprits bancales y ont introduit leurs névroses. Les règles capitalistes utilisées en pratique sont assez éloignées de la théorie. Le self-made man est un mythe. La rémunération proportionnelle à l’effort accompli est une gageure. La réputation du capitalisme s’est dégradée en ne respectant pas ses propres règles. La propagande dont il s’est abondamment entouré au début a pris un ton délavé. Nous constatons aujourd’hui que s’il promeut effectivement de grands personnages il place aussi au sommet des petits minables, qui accablent leur entourage de leurs névroses totémisées.

Et alors, sans conciliation?

Le regard Ascendant nous dit que le capitalisme est la meilleure organisation économique, le Descendant que c’est un système odieux qu’il faut abattre sans hésiter. Le double regard, lui, ne cherche aucunement la conciliation. Au contraire il affirme que les deux regards ont raison, chacun de leur côté, mais ne sont pas réductibles l’un à l’autre. Quelle solution propose-t-il, dans ce cas ?

Il ne s’agit pas d’imposer un idéal quelconque. Nous avons vu que les idéaux sont de faux universels, qu’en réalité ils descendent toujours d’un esprit particulier, de l’histoire spécifique qui les a construits. L’organisation sociale est ascendante, repose sur ses micromécanismes. Ce sont ces règles qu’il faut changer. Le regard Ascendant va changer légèrement de direction, et risque alors de mieux recouper le regard Descendant. Nous n’aurons pas atteint un idéal illusoire, mais nous recentrons la société sur ce que nos idéaux assemblés désignent en majorité.

De l’exploitation des névroses

Pour le capitalisme et l’argent, sa valeur d’échange, le dysfonctionnement vient d’une erreur courante : nous sommes appréciés trop souvent en tant que personnalité globale, enfermée dans un corps unique. Pourtant à l’intérieur nous sommes un ensemble d’aspects différents, que j’appelle des persona. En passant de l’une à l’autre nous apparaissons mûrs ou infantiles, sévères ou gentils, protecteurs ou implorants. Dans la personnalité globale se dissimulent souvent de méchantes persona névrotiques. Quand l’individu accède à des fonctions privilégiées, ces névroses en profitent pour s’ébattre à loisir et pourrir la vie de l’entourage. En exemple caricatural, nous voyons de grands névrosés accéder à la direction de nations puissantes, potentiellement capables d’appuyer sur un bouton rouge et d’éradiquer l’espèce humaine au complet.

La frontière entre névroses dangereuses et productives n’est pas claire. Les obsessionnels font de remarquables travailleurs sociaux. Certains idéalistes obtus ont fait avancer l’humanité à grands pas, d’autres l’ont plongée dans les ténèbres. Et les petites névroses ne sont pas sans effet. C’est parce que nous avons tous le rêve secret d’être multimilliardaire que certains accèdent à cette inacceptable position, qui dénigre son rôle intrinsèque d’échange à l’argent. Mettre des ressources en commun n’est pas synonyme de les mettre dans un seul d’entre nous.

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Assainir le capitalisme consiste ainsi moins à changer les lois d’un marché global qu’à évaluer l’impact de nos petites et grandes névroses sur le fonctionnement social, tolérer celles qui sont productives, repérer celles qui détruisent l’organisation sociale et ne pas continuer à en faire des critères de promotion. Être moins pointilleux sur le détail du discours, bien davantage sur qui le porte. La hiérarchie de l’argent comme la politique sont nos dossiers psychanalytiques.

La réalité n’en fait pas qu’à sa tête. Au contraire elle suit ses pieds. Le regard Descendant, s’il veut la voir se rapprocher de son idéal, a intérêt à examiner le sol sur lequel avance ce monde réel. Il doit étudier sa géologie, les profondeurs de son être, car les replis du sol sont mouvants. C’est en comprenant l’origine de ces mouvements qu’il dirigera le regard Ascendant vers lui, et la réalité rejoindra son désir.

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