Vers moi ou vers les autres
Râler est dirigé vers moi. Je m’en veux à moi-même de m’obliger à une tâche. Et je l’exécuterai, quelle que soit l’animosité de ce conflit intérieur.
Me plaindre est dirigé vers l’autre. J’en veux à l’autre ou aux autres de l’esclavagisme ressenti dans mes tâches, sans contrepartie suffisante. J’attends des autres davantage de félicitations, de concernement, qui peut prendre la forme toute simple de me faire plaindre. Ma plainte attend sa reconnaissance chez les autres.
Dominance féminine ou masculine
Râler vient d’un pôle masculin préférentiel. Marque d’un individualisme dominant dans l’esprit. Le T du soliTaire domine le D du soliDaire1(T<>D) est le principe au coeur de la ‘théorie du Tout’ expliquée dans Surimposium. Sa simplicité est extrême : Toute chose émane d’un conflit entre individuation et collectivisation. Entre “Je suis” et “appartenir à”. Entre le T de soliTaire et le D de soliDaire. Chaque état d’une chose est un réglage entre ses tendances soliTaire et soliDaire, un réglage T<>D.. Le T râle parce qu’il est dominant et se retrouve pourtant à effectuer une tâche voulue par le D. Il s’énerve contre lui-même, et n’a besoin d’aucun public pour le faire.
Se plaindre vient d’un pôle féminin préférentiel. Marque d’un collectivisme dominant. Ici, c’est toujours le T qui se plaint de la tâche voulue par le D —le D ne proteste jamais, il est dédié au collectif, toutes les tâches collectivistes sont naturelles pour lui. Dominé par le D, le T cherche une consolation qu’il ne peut pas s’apporter lui-même —il est en position de sujétion. Il quête ainsi cette consolation autour de lui, chez les autres. Le renforcement positif doit venir de l’extérieur, puisque contrairement à l’esprit à dominance masculine il ne peut pas venir de l’intérieur.
Ainsi pouvons-nous comprendre qu’il est parfaitement possible de râler tout seul alors qu’il est impossible de se plaindre sans quelqu’un pour y assister.
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