Abordons ici la morale à travers 3 dimensions complémentaires :
La dimension humaine, illustrée par une histoire de carte d’handicapé. La morale est affaire de réglage entre intérêt individuel et collectif. ‘Bon’ est étymologiquement celui qui s’anoblit, qui élève son esprit au-dessus de sa condition égotiste. Mais y parvenir ne relève plus de l’élan personnel. Les paroles simples et universelles des prophètes ont été remplacées par une camisole de lois illisibles et impersonnelles.
Deux dilemmes nous plongent dans la dimension temporelle de la morale, l’éradication définitive du virus de la variole et l’utilisation de CRISPR-Cas pour reprogrammer notre génome. Quelle étendue de prédiction doit peser sur nos choix ? La morale est encomplexée quand la complexité des facteurs ‘bons’ et ‘mauvais’ s’inscrit en elle, et que l’ignorance générée sait nous positionner sur ‘neutre’.
Rapprochement audacieux de la dimension complexe de la morale avec la profondeur logique de Bennett. L’évolution biologique serait une augmentation de la profondeur d’information, soutiennent des spécialistes de la complexité. La morale serait un principe équivalent à une maximisation de la profondeur logique. L’extinction des derniers représentants d’une espèce rare semble plus immorale que la mort d’animaux courants parce que la perte des premiers diminue la profondeur d’information de l’écosystème, pas celle des seconds.
Cependant la diversité n’est pas en soi le principe fondamental de la morale. Nous l’avions mieux saisi dans la dimension humaine, individu vs collectif. Une autre série d’articles part à la recherche de ce principe fondamental grâce à la tramwayologie, discipline née du célèbre dilemme du wagon fou.
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