Pourquoi porte-t-on du maquillage?

4 réponses de philosophes proposées par Caroline Pernes sur Philomag en amènent une 5ème.

Platon: parure mensongère destinée à dissimuler sa véritable nature. La cosmétique est une « activité perverse, trompeuse, vulgaire et servile, qui leurre par les allures qu’elle donne ».

Montaigne: « le monde entier joue la comédie ». Le maquillage est une manière de faire la distinction entre sa fonction sociale et sa nature véritable.

Beauvoir: le maquillage est un marqueur de l’aliénation féminine. La femme est censée se faire « objet érotique », s’offrir « comme une proie aux désirs mâles ».

Butler: le maquillage est une « performance ». Celle qui se maquille s’engage dans la société du spectacle. Elle performe le sexe et le genre.

4 réponses dépourvues de la moindre magie, dans lesquelles celle qui se maquille ne retrouvera pas la sienne, très simple : elle se veut jolie, attirer le regard. Faire venir le monde à soi.

Alors ces philosophes ne sont-ils pas ceux qui maquillent le monde en fait ? Et pourquoi le font-ils ? Un observateur voit immédiatement la réponse simple : comme la maquillée, ils cherchent à attirer le regard.

Quant au métaphilosophe, il dira qu’ils ont quelque chose à extirper d’eux-mêmes. Finalement peut-être y a-t-il autant de boîtes de maquillage sur les étagères des bibliothèques que sur celles des boudoirs ?

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Synthèse SEXE et GENRE

1 réflexion au sujet de « Pourquoi porte-t-on du maquillage? »

  1. Ce qui unit ces philosophes péremptoires, c’est la critique de la maquillée pour sa prétention. Pourtant, est-il plus prétentieux de se maquiller ou compter sur sa belle gueule naturelle pour séduire ? L’autre critique est de sacrifier à l’impératif culturel. Se conformer à cette nécessité sociale n’est-il pas une marque de collectivisme plutôt que de prétention individuelle ?

    Beauvoir exhorte les femmes non pas à s’émanciper mais à devenir masculines. À conquérir la place des hommes. Et abandonner toute trace de féminité. Jetons aux ordures les oripeaux de l’ancienne vie ! Place aux nouveaux coqs.

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